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Nombre de messages : 4364 Localisation : La Rochelle Loisirs : informatique, vélo, balades, voile... Date d'inscription : 16/01/2006
| Sujet: Vivre sans toit Ven 15 Oct 2010, 14:43 | |
| Le président de la République va recevoir prochainement, sous pli postal, deux DVD. Deux films tournés pour France 3 par un jeune réalisateur, Stéphan Moszkovicz. Le premier, « Vivre sans toit », d'une durée de 52 minutes, a été réalisé à La Rochelle. Le second, « Mon combat pour un toit » (90 minutes), associe séquences rochelaises et reportage sur les sans-abri parisiens. Les copies des films seront expédiées à Nicolas Sarkozy avec les compliments de Muriel Dumont, fondatrice de l'association Le Toi Kétatous et « actrice » de « Vivre sans toit ».
Cohabitation solidaire Le Toi Ketatous fêtera ses 4 ans en mars 2011. Née dans la douleur, contre l'avis des structures sociales existantes et sans véritables moyens (budget annuel, grâce à la subvention de la ville de La Rochelle : 5 000 euros), l'association est portée à bout de bras par Muriel Dumont et son mari, Philippe.
Lorsqu'il a rencontré « Mumu », comme l'appellent affectueusement les gars de la rue, Stephan Moszkovicz commençait tout juste à balader sa caméra dans La Rochelle. C'était à l'automne 2008. Muriel, elle, était à son poste, auprès des sans-abri. L'auteur de « Vivre sans toit » lui a aussitôt emboîté le pas. Projeté en avant-première lundi 11 octobre en présence des « acteurs », d'une vingtaine de sans-abri, d'une élue rochelaise, de travailleurs sociaux et du réalisateur, le film de Stéphan Moszkovicz sera diffusé demain, samedi, à 15 h 25, sur France 3 Limousin et FR 3 Poitou-Charentes. Ne le ratez pas.
Fabienne, Dominique, Gérard, Papi Jacquot. Ce sont les quatre acteurs principaux de « Vivre sans toit ». Dominique a été le premier relogé par l'association Le Toi Kétatous. Il vient d'Angoulême. « Pourquoi quitter Angoulême pour La Rochelle ? », demande le réalisateur. « Parce qu'il y a plus de travail à La Rochelle. »
En vertu du principe de base de l'association, qui veut qu'un relogé en héberge un autre par solidarité, Dominique a accueilli Fabienne sous son toit. En dépit des efforts de Muriel Dumont, Fabienne ne veut pas retourner au foyer, parce que « c'est insalubre ». Or, comme on le découvre dans le film, la cohabitation entre sans- abri ne va pas de soi. La condition impérative, à plus forte raison quand il s'agit de faire cohabiter un homme et une femme, est l'acceptation et l'entente. Ainsi que certaines conditions. Dominique, malgré toute son affection pour elle, exige de Fabienne qu'elle réduise sérieusement sa consommation d'alcool si elle veut vivre chez lui. Alors il y a des hauts, des bas et des rechutes. Et il y a Muriel, toujours là en cas de coup dur. Pour pousser un bon coup de gueule si elle estime que ses protégés en ont besoin, pour les secouer, les remotiver, les consoler, les épauler.
Tranquillité publique Jacques, dit Papi Jacquot, le plus âgé des sans-abri de La Rochelle, a perdu les pédales à la mort de sa femme. Il avait un toit, sans elle il n'en veut plus. Perdu, hors d'atteinte, Papi Jacquot s'est mis en tête de vivre dans la rue. Il refuse les contacts, veut rester seul et se cabre dès qu'on l'approche. À force de patience, d'insistance, avec douceur, Philippe et Muriel réussissent à le convaincre que la rue, à son âge, c'est la pire des solutions. Le vieil homme finit par accepter la caravane qu'on lui a trouvée. Il campe, tranquillement, sur un bout de terrain.
Le terrain en question est un espace public et, fort logiquement, la municipalité s'intéresse au campeur. Adjointe au maire, responsable du secteur prévention de la délinquance, Maryline Simonet est en charge de la sécurité et de la tranquillité publiques. On la voit, filmée par Stéphan Moszkovicz, discuter avec Papi Jacquot et Muriel Dumont, plaidant, avec tact, pour le départ de la caravane et pour une autre solution. Le vieux monsieur, lui, reste intraitable.
« Je suis un peu la méchante dans cette histoire », commentait Maryline Simonet, lundi soir, à l'occasion du débat suivant la projection de « Vivre sans toit ». « Ce n'est pas toujours simple mais, à La Rochelle, on fera toujours en sorte de ne laisser personne au bord du chemin. Ce que je souhaite, c'est que tous les Rochelais voient ce film et que certains changent un peu d'avis. Qu'ils aient une autre vision de la société. »
Gérard a 60 ans et des poussières. C'est un ancien architecte. Rien ne le prédisposait à croiser un jour la route de Muriel. Ils se sont rencontrés à l'époque où Gérard était logé au CHRS (Centre d'hébergement et de réinsertion sociale) de La Rochelle (lire le témoignage de Gérard Selvez, ci-contre).
Réinsertion Accueil de nuit à l'Escale, hébergement d'urgence, interventions des travailleurs sociaux : Stéphan Moszkovitcz a filmé tout cela. Et donné la parole aux intervenants du secteur, à la mairie et dans ces deux institutions rochelaises que sont le SAO (service accueil et orientation) et l'Escale. Dans ces structures, on donne la priorité à la démarche de réinsertion. Même si l'on doit renvoyer des sans-abri, passé le délai d'hébergement d'urgence (lire ci-dessous).
C'est tout l'enjeu du débat qui oppose, depuis quatre ans, les travailleurs sociaux aux bénévoles du Toi Kétatous. Et c'est ce débat que nourrit le film de Stéphan Moszkovitcz.
« Muriel nous a obligés à nous remettre en question », admet Gérald Auger, un des chefs du service prévention de la délinquance à la mairie.
(Source: Sud Ouest)
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flocon Super Rochelais
Nombre de messages : 748 Age : 61 Localisation : La Rochelle Date d'inscription : 21/08/2008
| Sujet: Re: Vivre sans toit Sam 16 Oct 2010, 20:54 | |
| C'était un bien bon documentaire et sur une sacrée bonne femme ! | |
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