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 L’Aube le soir ou la nuit

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MessageSujet: L’Aube le soir ou la nuit   L’Aube le soir ou la nuit EmptyJeu 23 Aoû 2007, 10:28

"Non content de dominer les rentrées politique, sociale, économique, people, artistique, touristique, le président de la République réussira également le tour de force de dominer la rentrée littéraire", écrivait il y a peu sur son blog le chroniqueur littéraire Pierre Assouline. Il évoquait la sortie de "L’Aube le soir ou la nuit", un récit dans lequel Yasmina Reza raconte la campagne électorale de Nicolas Sarkozy, qu'elle a suivi dans plusieurs déplacements.

Tout est prêt désormais pour un grand vacarme médiatique bien organisé.

"Nicolas Sarkozy peut être rassuré: sa biographe de campagne ne l'a pas massacré. Si elle le châtie, elle l'aime aussi", écrit Antoine Menusier dans La Liberté. Tout au plus le candidat apparaît-il parfois "comme un petit être perdu qui cherche l'assentiment –ses fins de phrases en 'hein?', adressées à ses collaborateurs"...

Petits extraits du livre provenant de diverses sources :

"C'est un antihéros sombre qui court après son ambition (...) Une agitation perpétuelle trahie par sa boulimie de chocolats et de bonbons qu'il engouffre, par ses tics d'agacement de la jambe qui provoque sans cesse l'affolement de sa chaussure à pompons" (...) "Quand je dis dans son entourage qu'il a l'air d'un enfant, on me regarde avec stupeur". Elle pointe ses colères contre ces "couillons" d'ambassadeurs, ces "cons" de parlementaires, ces "braillards à la con" de militants qui l'acclament. Elle le juge "odieux" lors de l'enregistrement des spots de campagne, lorsqu'il lance "La solidarité ? C'est quoi ce thème à la con ? La solidarité ca veut rien dire". "Il se fout des gens", note la romancière, à qui un conseiller avoue : "La réalité n'a aucune importance, il n'y a que la perception qui compte". Avant de monter à la tribune pour prononcer un discours clé sur "La France qui souffre", il saisit le "Figaro", visiblement attiré par la Une qui lui est consacrée. En fait, il s'extasie sur une publicité et lance : "Elle est belle la Rolex !" (...) Juste avant la victoire, il contemple son succès : "Je vais me retrouver avec un palais à Paris, un chateau à Rambouillet, un fort à Brégançon. C'est la vie". Yasmina Reza se moque aussi du ridicule des envolées lyriques dans ses discours, ses mots creux quand il assure que la Présidentielle, c'est l'oubli de soi. "Mais ce n'est pas l'oubli de soi, s'emporte l'auteur. C'est au contraire l'obsession de soi et l'inévitable oubli des autres". Si je n'existais pas il faudrait m'inventer", ose lancer le personnage Nicolas, dont elle dépeint l"authenticité antipathique", la "cruauté sèche". Une cruauté parfois drôle lorsqu'elle vise Alain Juppé ou Michèle Alliot-Marie. Ou bien lorsque le candidat répète à blanc le débat de second tour, Xavier Bertrand joue le rôle de Ségolène Royal et le titille sur l'argent de l'hôpital. Il s'emporte "Madame, madame. Vous n'ètes jamais contente, pauvre conne ! Dites-moi où vous trouvez l'argent ? J'ai un de mes proches, madame, qui est devenu sourd. Son prénom est Jacques. Il faut bien qu'on lui trouve de l'argent pour son sonotone !". "Si tu vas à Madrid, visite un musée, suggère G.-M. Benamou. Il répond :" Le con te dit merci." (...) "Je sais être solitaire dans les décisions. C'est tout." (...) "J'aime Chimène Badi. A LA FOLIE." (...) "Je vais vous faire sursauter. Je ne considère pas que Dick Rivers soit un naze." (...) "La vie est lourde" (à une bonne soeur). (...) "Qu'est-ce qui vous sépare de Georges Bush ?
- Ce qui me sépare de Bush ? Il a été élu deux fois président des Etats-Unis."

Encore d'autres extraits :


La Rolex
Dans le salon de l’hôtel, avant le meeting de Charleville-Mézières, il prend Le Figaro qui est sur mes genoux, visiblement attiré par un article. En une, il y a le revers électoral d’Ahmadinejad, et divers sous-titres dont son propre déplacement. En bas de page, à droite, une publicité. Après quelques secondes d’attention, il dit, elle est belle, la Rolex.

Les derniers vœux de Chirac
Je me trouve seule avec lui dans son petit salon. […] Je lui ai demandé s’il voulait bien que je regarde les derniers vœux du président en sa compagnie. Je ne suis pas complètement sûre qu’il les aurait regardés sans ma requête. Je n’en sais rien. Il porte une chemise blanche et une veste en velours noir. Pas de cravate. Il ne sait pas allumer la télé, il appelle, plusieurs fois il demande, c’est à quelle heure les vœux ? Musique républicaine. Il s’assoit avec un jus d’orange. Jacques Chirac apparaît. Il a les yeux exorbités et son teint est d’une pâleur mortelle. Nicolas dit, hou là ! Plus tard il dira, je ne sais pas si c’est la télé ou lui… (C’est la télé.). […] Il ne réagit sur rien, ou presque. Je ne peux croire ni à l’indifférence ni au détachement. Il n’attend rien sans doute de cette ultime intervention mais je ne peux ignorer l’influence de ma présence, et le fait que je l’ai entraîné pour une fois à “poser”. Cécilia arrive. Elle s’assoit. Se relève, s’occupe du feu, de la lumière, du fil télé, consulte son BlackBerry. Puis entreprend de regarder.
Le président disparaît. Nicolas coupe le son et refuse d’écouter le reste des informations. Ses commentaires≈: “Convenu et démodé. Aucune hauteur. A sa place, j’aurais dit, voilà je vous ai servi pendant douze ans, une nouvelle époque s’annonce…” Mais, quelques minutes plus tard, alors que nous parlons déjà d’autre chose, il dit, avec vivacité lui-même≈: “En même temps, j’ai trouvé qu’il y avait de l’énergie chez le vieux lion.” "

Sarkozy-Marc Levy
Dans le salon du Savoy, nous prenons le thé en attendant Marc Levy. Le ton est amical, et la pointe d’impatience qu’on y sent, discrète allusion à mon snobisme, est dans l’ordre des choses. “Moi, je regrette, un type qui vend à des millions d’exemplaires ça m’intéresse. Si je lis pas Marc Levy, si je regarde pas le Tour de France, je fais un autre métier. Fais gaffe, il arrive.”
Conversation entre deux écrivains≈:
Nicolas Sarkozy. – Mon objectif était d’être à Palavas-les-Flots entre les bouées et la presse.

Marc Levy. – Là où j’étais aussi.
Nicolas Sarkozy. – Je sais. Toujours devant moi dans les ventes. Ma fille m’a chargé de vous dire qu’elle vous aime. C’est une fan absolue. Et du coup je me suis dit je vais me le faire. Mais vous avez toujours été devant.

Marc Levy. – Vous auriez intérêt à être en poche. Votre livre était un livre formidable vous auriez intérêt à vous ouvrir à un nouveau public, jeune.

Nicolas Sarkozy. – Si vous faisiez un autographe pour Jeanne, elle serait tellement… tu as pas une feuille Yasmina, quitte à être plouc, autant l’être jusqu’au bout !"

Sarkozy-Juppé
"La conversation venant sur le théâtre et la vie des acteurs≈:
Juppé. – Dans les petits rôles, on peut être heureux.
Sarkozy. – Note, note Yasmina, ce 12 février 2007, retour de Berlin, Alain Juppé dit≈: “Dans les petits rôles on peut être heureux !”
Juppé. – Je n’ai pas dit “je”.
Sarkozy. – C’est encore plus grave d’avoir dit “on”, c’est une tentative de dissimulation.
Juppé sourit.
Sarkozy. – Je connais Alain depuis trente-deux ans…
Juppé. – Trente et un.
Sarkozy. – Il veut toujours avoir raison. Ça m’est égal.
Juppé. – C’est moi qui ai raison.
Sarkozy. – Tu vois."

La gauche
"Il fait l’éloge de Zapatero et de son homologue Alfredo Rubalcaba. Il parle aussi en termes chaleureux de Blair et de Prodi. Je dis, c’est marrant que tu sois copain avec tous ces types de gauche. Il s’écrie, parce qu’ils ne sont pas de gauche ! Il n’y a qu’en France où les gens se vivent à gauche !"


A l’Elysée
"“J’ai enlevé des tas de trucs que Chirac avait laissés. Il y avait une grande corne de… (Il fait un geste.)
– De rhinocéros ?
– Non… Tu sais les types qui sont dans l’eau, qui ont une corne… Tu vois ? (Je ne vois pas et lui ne trouve pas le mot…) Tu veux un café, un jus d’orange ?”
Il s’est assis sur une banquette dorée, moi sur un siège doré. Entre nous une table basse étroite, genre chinoise. Tout est doré, rideaux dorés, moulures dorées, tapisseries dorées.

Je dis: “Tu es content ?
– C’est le mot que tu choisis ?
– Je ne vais pas dire heureux.
– Je suis serein.
– Serein, c’est bien.
– Oui. Je suis content en profondeur, mais je n’ai pas de joie.”

La rencontre (2006)
Dans le bureau de la place Beauvau où nous nous voyons pour la première fois, il écoute gentiment puis très vite je perçois, de façon infime, mais c'est une chose qui m'est familière, l'impatience. Il a compris. Il est "honoré" que je veuille faire son portrait. Il dit, bref vous voulez être là. Je dis oui.

New York, face aux représentants des principales organisations juives
(septembre 2006)

Je suis numéro un des sondages bien que je sois ami de l'Amérique et d'Israël. Je ne dis pas ça par prétention. J'ai 51 ans, je suis calme. Ne vous laissez pas enfermer par les articles de journalistes stupides qui n'y comprennent rien. Une partie des élites me détestent beaucoup plus qu'Israël et les Américains.

De retour d'un déplacement en province (octobre 2006)
Dans l'avion qui nous ramène à Paris, il prononce ces deux phrases.
–J'aime Chimène Badi, A LA FOLIE.
–Je vais vous faire sursauter, je ne considère pas que Dick Rivers soit un naze.

Rencontre avec le président algérien Bouteflika à Alger (novembre
2006)

Vous avez du cran et du caractère (dit l'Algérien au Français). Des qualités essentielles. La souffrance se lit sur votre visage. Vous avez quelques rides. Deux kilos de plus ne vous feraient pas de mal.
—On s'approche de l'échéance monsieur le Président. Mais je ne suis pas anxieux. Je suis prêt.

En avion vers Lyon, dialogue avec l'auteur (novembre 2006)
Guaino (Henri Guaino, la plume du candidat), il est difficile mais il a du génie (dit Nicolas Sarkozy). Ils veulent m'enlever Guaino. Moi j'ai besoin de Guaino. J'ai besoin de gens comme ça, qui ne sont pas lisses. J'aime les fêlés, ils me rassurent.
—Ils te rassurent de quoi?
—Je ne sais pas… C'est le propre de l'inquiétude, tu ne sais pas d'où ça vient.

Candidat à la candidature (30 novembre 2006)
Il est candidat. Ne connaissant rien à la dramaturgie politique, j'avoue ne pas comprendre l'importance de cette annonce, s'agissant d'un homme que tout le monde considère comme candidat depuis la nuit des temps.
Samuel Fringant, chef de cabinet adjoint, me dit, dans la mythologie présidentielle c'est le moment où tu franchis le Rubicon. Tu ne peux
plus revenir en arrière.

A Marseille (anecdote non datée)
Une femme perchée sur un feu rouge: "Qu'est-ce que tu fais chez nous putain de ta mère! Casse-toi!" Il lève les yeux vers elle. Puis continue en souriant sa marche houleuse. Si souvent je l'ai vu attraper des journaux, les regarder vite, sans lire, vite tourner les pages. J'ai mis longtemps à comprendre ce que je voyais tant l'esprit se satisfait d'idées reçues, ils sont blindés, ils ont la peau dure… Un jour, subitement, une évidence m'a frappée et j'ai dit, tu te protèges. Il faut bien, a-t-il répondu.

Nicolas Sarkozy et Henri Guaino préparent le discours de la déclaration officielle de candidature (14 janvier 2007):
Henri: Pour moi, la grande idée, c'est le travail.
Nicolas: Oui, oui! Oui! Le fil conducteur c'est le travail! Pour moi, il y a deux idées, la France n'est pas finie, et le travail.

"Le Silence des agneaux"(janvier 2007)
Il a vu chez lui, sur sa nouvelle télévision, "Le Silence des agneaux", il a trouvé le film formidable et aussi Jodie Foster, il dit plusieurs fois que Jodie Foster est formidable, formidable aussi l'écran large…

Disparition de l'abbé Pierre (22 janvier 2007)
C'est infiniment pénétré qu'il commente, en sortant du pénitencier, pour la presse locale, la disparition de l'abbé Pierre survenue dans la nuit, et avec la même gravité de visage, le même ton de condoléances, la réconfortante non-candidature de Nicolas Hulot… Dans l'avion:
—Heureusement qu'on n'a pas eu l'abbé Pierre mort dimanche 14…

Dans un avion (12 mars 2007)
Les sondages du matin donnent pour la première fois Bayrou à égalité avec Royal, juste derrière lui. Peut-être que son humeur n'a rien à voir avec cela. Après un temps:
—Frank (son porte-parole)! Il y a des bonbons?

Réunion avec son entourage, Nicolas Sarkozy parle (non daté)
Je vous dis une chose. Si on n'avait pas l'identité nationale, on serait derrière Ségolène. On est sur le premier tour, mes amis. Si je suis à 30%, c'est qu'on a les électeurs de Le Pen. Si les électeurs de Le Pen me quittent, on plonge.

Premier tour de l'élection présidentielle (22 avril 2007)
A 18h45, il revient (il est encore sorti pour parler au téléphone). Les enfants, les enfants (désormais il ne cessera de dire les enfants), ce n'est plus un sondage mais une estimation sur les bureaux de vote. Nous 31, Ségo 25-26, Bayrou 17, Le Pen 11. Ovation sur Le Pen 11. Il se penche vers Simone Veil et l'embrasse, c'est mon petit talisman, c'est pas la plus facile mais…

Second tour, Yasmina Reza s'adresse à la mère de Nicolas
Sarkozy, Andrée (6 mai 2007)

Je dis à sa mère: "Votre fils vient d'être élu président de la République, je vous regarde Madame depuis cinq minutes, vous êtes calme, peu bavarde..." "Oh vous savez, dit-elle, le jour le plus émouvant est le jour où il a été élu à Neuilly, car il avait 27 ans".
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