Brest ce fut d'abord une ville imaginaire, celle de mon enfance et de la poésie de Prévert. Comme j'aimais déjà Barbara, je voyais la ongue dema brune munie d'un parapluie (rémiscences de Il pleut sur Nantes), arpenter les rues qui donnent sur l'océan.
Brest c'était un mythe, une ville arrasée par la guerre, une ville de prolétaires, une ville de militaires, des bases sous-marines, un port de pêche, une ville rebâtie par les américains, ouverte à tous les vents. Une ville blanche en somme, une Lisbonne du XXième siècle.
La première fois je n'ai fait qu'y passer, la traversant pour prendre le bateau direction Ouessant, voyage de noces, lieu incongru et si mystérieux.
Ouessant ! Déjà en septembre, quand y sévit la tempête, ça hurle dans tous les coins ! Je n'ose pas imaginer l'hiver la-bas, calfeutrée derrière les minuscules double-vitres qui laissent passer une très maigre lumière. Ouessant, terre de femmes, comme toute la Bretagne d'ailleurs. Les hommes ne font que passer entre deux escales...... Ouessant, les moutons, la proena, les murets de pierre sèche et ce vent qui balaye tout. Paysage nu, désolé, chemins creux profonds, haies vives, mauves et orange des bruyères. Et des mûres, des mûres, énormes!
L'air est si pur qu'après le passage d'une voiture on peut encore en sentir l'odeur 3 heures après.
Ouessant en forme de crabe, face à elle l'Amérique et cette déliceuse sensation que l'on a sur une île, quand le dernier bateau est parti on reste seul à imaginer son continent, petite virgule sur l'océan.
Brest, dame gaste, Brest et son climat tempéré -si, si !!-, sa rue de Siam ou de la soif.....
Bon j'arrête je deviens lyrique !!!! 8)