Sais pas si vous savez,
Mais à c'heure (les ouessantins, nan, pas ceux vivant à Ouessant, ceux vivant dans l'ouest, comprendront le à c'te) tandis que ça écope, ça écope, ça écope,
Que des digues ont lâchés,
Que les dunes ont reculées
Que les plages s'offrent dorénavant à nous au terme d'un sentier de sable si nous consentons à "sauter" dans le vide de mini falaises sableuses abruptes, genre murs de 2 mètres de haut (l'océan a bouffé le reste cette nuit),
Que la marée annonce un coeff 116 pour demain,
Qu'à 15 heures, la mer, qui ne devait être haute qu'à 17 heures, débordait déjà largement sur les quais,
Dans les rédactions du canard local,
Clic clic clic, on va ressortir, "la fragilité de cette bande dunaire à peine émergente", les "3 iles, ré, ars et loix" réunies en une seule artificiellement, et qui en ce moment sont de nouveau "trois" (route loix sous les eaux, route ars sous les eaux aussi),
Et qu'il faut être écolo,
Et que ça urge,
Et que c'est plus possible,
Et que 70 000 bagnoles qui passent le pont certains week end ça va plus,
Et que les 8000 foyers vivant à l'année ici, deux ou trois bagnoles par foyer, ça va pas non plus,
Et que tous ceux qui bossent ici,
mais qui peuvent pas payer un loyer (1200 euros pour une maison T3)
rappliquent en bagnole chaque matin du continent,
et repartent chaque soir,
et bla et bla et bla et bla...
Canton Sud (oui ici c'est pas la suisse, quoi que, mais on a deux cantons, le nord, donc sous les eaux actuellement, et le sud), en 2004, nous étions 12 adultes à n'utiliser régulièrement comme moyen de transport, autre que le vélo....le....BUS!
C'était Ré Bus.
On se disait "on est des pionniers, on s'accroche, nan on achètera pas de bagnole pour se déplacer sur l'île ou aller à la rochelle à 30 mn de bus max du canton sud.
6 ans plus tard, nous sommes toujours 12.
Ou même 9. Et peut-être que 8.
Et j'vous l'dis tour'jous pardi: ma bonne dame si toi venir ici (vivre et habiter ici) avec ton tanguy de fils de 25 ans, ta petite dernière de 18, vain'dez vain'dez avec vos TROIS bagnoles!
Toi l'ami pas argent pour avoir bagnoles pas puantes (toujours les plus chères) ? Ne culpabilise pas!
Viens avec ton tanguy, ta plus jeune et vos trois "chars" pétroleux, puants et polluants, je t'y encourage, je t'aide même.
Car ici, sans bagnole, point de survie! C'est bon, j'y crois plus, plus la peine d'y croire, 6 ans qu'on se casse le c... à y croire....ça suffit!
Car l'ami, le monsieur qui a décidé de "normaliser" le transport en commun du département, celui de la Charente, qui est Maritime donc, à frontières variables entre terre et mer, là, c'est la mer qui gagne et qui a carrément transformé des morceaux du continents...en îles,
Décrétant que TOUT se ressemblait,
Convoyer les quatre mamies sud Jonzac, les mêmes, toute l'année,
et ceux de "notre île", 500 collégiens, 300 lycéens, quelques mamies, des adultes résistants et têtus, et puis soudain 100 000 touristes, et toc 200 000, dans des villages qui passent de 3000 résidents à 25 000, et bien l'ami, ça ne demande pas de compétence particulière!
Donc le monsieur en question c'est M Bussereau, le ministre des transports n'est-il pas?
Il a filé le contrat juteux avec la vache à lait du territoire de l'ile de ré à Kéolis. Ceux qui s'y connaissent en ramification de holding et cie diront ce que c'est. Le groupe BNP Paribas? Nan, je crois pas, quoi que. Je crois que c'est la SNCF. Pas sure.
Donc les bus "les mouettes", devant servir autant à Jonzac, qu'à un renfort en Rhône Alpes, ou je ne sais où, ils passent plus dans certains villages. Trop gros pour des rues ultra étroites (ouais, vous savez, ans une île, on construit serré les maisons, car vous savez pas...il y a du vent, et même des tempêtes. Nan? Mais d'puis quand? Hier? Ah ouais? Depuis toujours?)
Donc des arrêts, supprimés.
Et puis avant, chaque bus communiquait avec chaque bus.
Les chauffeurs, connaissant par coeur les particularités insulaires de ce territoire à géométrie humaine ultra variable (c'est pas parce qu'il y a un pont qu'il n'y a plus de particularités insulaires , ne serait-ce que de gérer le convoyage de centaines de gosses qui partent de chez eux à 7 heures du mat pour étudier sur le continent et rentrer le soir à 18h30 au plus tôt, donc les faire encore poireauter et qu'ils arrivent à 19h30, on peut éviter), l'un rattrapait un voyageur égaré à un arrêt, ou faisait une boucle pour en récupérer un autre, enfin bref, qu'on ne reste pas planté, en plein vent, en pleine pluie, parfois en pleine nuit, la vie, sur une île quoi...
Et là, les bus oublient les arrêts, passent en avance, en retard...
Mais pas grave l'ami: nous sommes dans du transport "inter urbain"...
Si si l'ami.
C'est Paula Carmuche, la responsable commerciale de la ligne de l'île de ré (une cop's de M Bussereau? J'en sais rien et je m'en fous, c'est le conseil général qui a décidé cela, le cg c'est M Bussereau (on va simplifier pour rester lisible), et Paula Carmuche c'est la commerciale de kéolis, tranquille dans son fauteuil rochefortais.
Et oui l'ami, le transport en commun sur une île comme l'île de ré qui ne cesse d'osciller entre 18 000 personnes la nuit, plus de 20 000 le jour, les mouvements de centaines de mômes,et les afflux de 10aines de milliers de touristes tout d'un coup, ça se gère à distance, on sait tous ça.
Attends, l'ami, dans deux ans, pour jeux de comptes et de finances, ça se gérera de Dublin, moins cher les salaires.
Alors M Bussereau+Paula Carmuche commerciale de Keolys ça donne quoi par exemple:
- une pauvre pomme (moi) qui vit ici, prend un jour de boulot "off" pour emmener deux enfants de 8 et 10 ans, visiter le phare des baleines.
- un premier bus à 13h25, que l'on quitte de Sainte Marie de Ré pour Saint Martin de Ré, son terminus. Mais comme les enfants et moi sommes "rétais" et pro "transport en commun", ça fait partie du jeu, on a prévu, on s’adapte.
-Pique nique au soleil sur un banc près du port, sous un soleil éclatant.
- Bon les enfants s'ébrouent.
-Mince, on n'a plus que 4 minutes pour piquer un sprint et rejoindre l'arrêt d'où partira le seul bus qui peut nous emmener jusqu'au bout de l'île au phare des baleines.
- Le bus part à 14h55.
- A 14h54, mon plus âgé, court, court....Le bus manœuvre, donc regarde sur sa droite si automobile arrivant il n'y a pas...
- Non. Que mon 10 ans, à 40 mètres qui hurle, fait des signes et mon 8 ans qui braille, et moi qui hurle.
Mais l'ami, le bus file.
Réflexe: j'appelle le bureau local (à saint martin de ré aussi) qui peut joindre illico le chauffeur par radio interne, et on sprinte jusqu'à l'arrêt à la sortie du village, on grimpe et ouf ?
- Mais non! Bureau local supprimé. (Enfin j’ai appris « par la bande » que non en fait mais le monsieur ce jour là était en « déplacement » Dring dring, ça sonne dans le vide). Et puis de toutes les façons, radio interne pour joindre les bus… supprimée !
- Qu'un numéro surtaxé (et quand bien même non, d’un téléphone portable, vue que la plaisanterie a duré plus d’une demi heure, j’en suis pour mes frais de forfait) et c'est Paula Carmuche qui répond, affalée dans son fauteuil rochefortais.
- Et si le bus est parti à 54 au lieu de 55, le chauffeur il le peut car c'est de "l'inter urbain"....Donc sous entend que les horaires, quelques minutes avant ou après, ça le fait pareil…Et me souviens des discours si souvent entendus (ordres de Rochefort) de la part des chauffeurs en gare de la rochelle l’été, avec rotation toutes les heures, que si le tgv des touristes il était en retard, que nous les « 10 » non touristes ou touristes déjà arrivés et en balade, déjà assis, on attendrait, car le bus ne devait pas partir sans « avoir chargé » car ça n’avait pas de sens (économique ?).
Là ch’ais pas comment ça s’appelle…Si on est toujours dans de l’inter urbain ou du…. « Je dis ce que je veux quand je veux en fonction de là où le vent souffle, (et c’est de circonstance), je suis là pour gagner du pognon, point barre ».
- V’oui v’oui l’ami nous sommes dans de « l’inter urbain »….(enfin en dehors de la saison estivale ou là on est dans de « l’inter je dois partir « chargé » de touristes, tant pis pour les péquenots qui vivent à l’année, et les touristes déjà « chargés » et qui poireautent dans l’bus ».
- Et nan elle ne fera rien.
- Oui elle peut faire quelque chose mais non elle ne fera rien.
- Elle n'a rien à se reprocher.
- Et tant pis pour les 30 exemples que je lui liste des arrêts non desservis, des grands jeux de passer 10 minutes en avance, ou de ne pas passer du tout...
- Ou des intérimaires à qui on n’ a pas dit que le port de la rochelle, ben l’été, il fermait le soir, et que pour desservir Verdun, il y avait un autre itinéraire, et que le mieux, c’était quand même de ne pas nous planter deux jours de suite…
- Bonjour en passant à la mère de famille et à ses deux bébés vivant aux portes, au jeune homme saisonnier qui devait prendre son poste de nuit à l’hôtel de Thoiras, et où quelques heures sur sa fiche de paie ont dû être décomptées, et du monsieur du pont, et oui le pont, l’île de ré reste « une île »,qui en plein pic estival a prit la peine de quitter son bureau, de demander gentiment à des dames du péage qui avaient autre chose à faire, que oui, le bus des mouettes, ça faisait longtemps qu’il était passé et qu’on l’attendait bien « pour rien » place de Verdun qu’il avait simplement « zappé » en ne passant pas,
- Et que ce sont les voyageurs (rétais) themselves qui ont appris en début de saison 2009 – pas le ratage de la mise en place de 2008, une bonne année après ! - aux intérimaires (car leur employeur, Kéolis n’avait pas cru bon les informer et les former) par où passer dans la rochelle pour rejoindre Verdun en évitant le port et oui l’ami, ça se passe comme ça dans la vraie vie !
- Je n'avais qu'à écrire une lettre!
-
Une lettre de plus.
Je vous passe les détails.
Mais l'ami, sache qu'en assiégeant la communauté de communes de l'île de ré, (plus de bureau du transport en commun ou le mec en balade ce jour là, on se débrouille comme on peut),
La directrice générale des services herself, (la plus compréhensive de tous ces interlocuteurs de ces moments de cauchemard)
qu'après blablabla, la communauté de communes n'a pas la main sur le propre transport en commun (nerf de la guerre de l'ile de ré pourtant, venez au mois d'août, vous vérifierez par vous même) et que c'est le conseil général, M Bussereau quoi (On schématise hein, on ne joue pas sur « les mots », ça changera.)
Et qu'elle veut pas jouer "une collectivité contre une autre collectivité mais que quand même" et que je peux écrire une lettre
"JE VEUX UN TAXI PAYE PAR VOUS KEOLYS M EN FOUS POUR EMMENER MES MOMES VISITER LE PHARE DES BALEINES CH UIS PAS DE PASSAGE JE VIS ICI SANS BAGNOLE PAR CHOIX PARCE QUE L ILE CREVE SOUS LES BAGNOLES JE VEUX UN TAXIIIIIIIIIIII!!!!!!!!!!!! ET VOUS ET MOI VOUS COMMUNAUTE DE COMMUNE MOI RESIDENTE A L ANNEE ET PRO TRANSPORT EN COMMUN SOYONS SOLIDAIRES ON DEFEND LA MEME CHOSE IL FAUT QUE KEOLIS COMPRENNE ET ARRETE DE FAIRE CE QU IL LUI PLAIT QUAND CA LUI PLAIT…SEULE JE NE PEUX PLUS RIEN MAIS AVEC LA COMMUNAUTE DE COMMUNE PEUT ETRE ET QUE CE TRUC DES PHARES DES BALEINES EVIDEMMENT ON POUVAIT TOUT ANNULER MAIS QUE CA COMMENCAIT A BIEN FAIRE !!!!!!
Ben avec mes mômes, on a argumenté plus d'une heure,
On a fait un sitting téléphonique
On a dit qu'il fallait pas pousser mémé dans les orties,
Que le conseil général M Bussereau (c’est pas la dg des services qui l’a nommé ainsi, elle elle s’est contentée de dire « le conseil général », c’est moi qui personnalise, car cette dame directrice était vraiment sympathique et respectueuse) et tout, on savait,
mais que M Quillet (le président de la communauté de communes) et que M Gendre (l'ancien président de la communauté de communes) ils étaient aussi conseillers généraux, et qu'on savait ça aussi,
et que fallait pas prendre des vessies pour des lanternes, pas la dame, qui elle, comprenait, mais le discours ambiant, ce truc de jouer sur les mots tout le temps, et de se renvoyer la balle,
et que si la communauté de commune herself, la même filant des communiqués de presse au journal local pour le "developpement durable du territoire", et que nous on la soutenait à fond pour ça, sommait Paula Carmuche de se bouger et de nous envoyer un taxi, car là, on n’allait pas une fois de plus courber l’échine et rester au bord des routes à attendre des bus…qui ne viennent pas…qui partent avant l’heure, zappent l’arrêt…. la Paula elle allait se bouger,
Sinon on filait direct chez un 3ème (de la communauté de communes, élu, et aussi conseiller général, mais je ne le nommerai pas, car il y a une veille google sur chaque nom cité dans ce commentaire), par hasard ami de notre famille, et que si on en était encore au temps des rois maudits, de la féodalité, et qu'il fallait qu'on se la joue à la corse, et ben on allait direct faire quatre heures chez lui, et que le fauteuil rochefortais de paula carmuche, il allait chauffer d'une manière ou d'une autre...
Et bien une somptueuse voiture, sièges en cuir, surélevée (les enfants étaient RAVIS, ils n'ont pas perdu une miette du paysage du canton nord qu'ils connaissent moins, de tous les étangs d'eau salée, des centaines d'oiseaux...) nous a emmené en private au phare des baleines (une course qui individuellement vous coutera l'ami la bagatelle de 50 à 80 euros, et oui, tout se mérite sur l'île de ré).
Notre visite au phare des baleines s'est sublimement bien passée.
Mais la prochaine fois?
Car la prochaine galère – l’ami 6 ans de pratique de transport en commun sur l’île de ré, une moyenne de dépense de 80 euros par mois, et des bus empruntés des centaines et des centaines de fois, et des dizaines et des dizaines de galère, surtout ces deux dernières années, comme par hazard….galère il y aura encore, ce n’est pas du pessimisme, c’est juste un principe de réalité, je vais faire comment ? Appeler la dame de la communauté de communes ? Elle a peut-être autre chose à faire non si ils se sont arrangés pour se répartir les compétences et le travail ?
A méditer non l'ami?