- amélie-les-crayons a écrit:
- bill , tu nous fais un résumé d'un de ces bouquins
Le problème avec WSB, c'est qu'on ne peut pas raisonnablement résumer, ni considérer qu'il y a une intrigue.
J'avais donné deux ou trois détails pour le situer, en pensant à ceux qui peut-être ont vu le film de Cronenberg inspiré par "Le Festin Nu" (si vous ne l'avez pas vu, ce n'est pas forcément grave) ou qui pourraient être intrigués par la présence d'un vieil écrivain aux côtés d'un musicien grunge.
Cependant, chez WSB, tout est dans la technique d'écriture, un procédé appelé "cut-up" qui consiste, étant donné une page de texte, à la couper en carrés que l'on assemble ensuite dans un ordre aléatoire différent. On voit si cela produit du sens, et si oui on garde.
Ça a l'air idiot? En français oui, mais pas en anglais. Un exemple, le premier qui me passe par la tête: prenons en français le mot "ferez". C'est un verbe, jamais autre chose, et il lui faut un contexte bien précis, le sujet "vous". Rares sont les cas où il peut s'en passer.
En anglais, on dit "will make", par exemple. Cette forme convient à toutes les personnes, et a donc plus de chances de se retrouver après découpage et assemblage dans un contexte ayant un sens. Si au cours du découpage, will et make sont séparés, ils continuent chacun leur vie séparément. Will pourra devenir la marque du futur d'un autre verbe, ou s'il se retrouve sans verbe, peut devenir un nom (volonté; testament). Il en va de même pour make.
WSB a donc fait un travail sur le caractère plastique et malléable de sa langue, et c'est à cela que je suis sensible. Des traducteurs ont fait du bon travail, mais ont toujours été forcés à des choix parmi les sens du texte de départ, de même que Cronenberg.
Désolé d'avoir été un peu long, j'essaierai de choisir un prochain avatar moins "linguistique".
Bill C.