Depuis 50 ans, la production de spermatozoïdes dans l'espèce humaine a diminué en moyenne de 50 %.
Pourquoi
Dans les pays occidentaux, le nombre de cancers du testicule ne cesse de croître. Au Danemark, on constate une hausse vertigineuse de 400 % en soixante ans.
Pourquoi
Le nombre de malformations congénitales de l'appareil reproducteur masculin augmente également.
Pourquoi
Des populations de poissons de certaines rivières se féminisent. De plus en plus de malformations sexuelles et de cas de stérilité sont observés chez les phoques, les oiseaux, les alligators, les grenouilles...Des études sur la faune montrent une dévirilisation croissante.
Pourquoi
Eléments de réponse.
Effectivement, même si l'humanité va bientôt atteindre les sept milliards d'individus, les capacités procréatrices masculines sont menacées. A Paris, par exemple, les hommes ont vu leur nombre de spermatozoïdes réduire en moyenne de 40% en 20 ans. Les malformations à la naissance augmentent également, et elles affectent l'appareil génital masculin. Ces éléments perturbateurs, couplés aux données inquiétantes sur la faune, laissent penser que les facteurs environnementaux sont la cause. C'est ce qu'on pense de plus en plus dans la communauté scientifique, aux Etats-Unis ou en Europe.
85 000 : le nombre de produits chimiques répandus dans la nature par l'homme. Des produits qu'on retrouve dans l'environnement mais aussi dans notre sang. On les accuse d'être des "perturbateurs endocriniens", c'est-à-dire qu'ils affectent la croissance hormonale. Les phtalates, des produits qui servent principalement à assouplir les emballages et le plastique, sont aussi accusés de mettre en danger le système reproducteur masculin, et ce dès la naissance.
Le problème, c'est que le lien de cause à effet n'est pas clairement démontré. Les industries qui utilisent ces produits nient, mais le Parlement européen, en 2006, a adopté la directive Reach. Elle impose aux industriels de désormais prouver l'innocuité de ces produits. Problème : seuls 36 000 produits chimiques sont considérés par cette directive, très loin des 85 000 que l'on compte au total.
Dans ce contexte, l’Agence de la Biomédecine a lancé ce 24 novembre dernier un dispositif national pour favoriser le don de spermatozoïdes. Pour certains couples souffrant d’infertilité majeure, c’est là en effet l’unique chance d’avoir un enfant. « Mais le nombre de donneurs est actuellement insuffisant pour satisfaire la demande des couples », indique l’Agence.
En 2006, 248 hommes seulement ont fait don de spermatozoïdes. Il en aurait fallu plus du double pour répondre au besoin, selon l'Agence. Effectivement, cette même année, 2.837 couples ont formulé une demande. Avec un donneur pour onze couples, les délais d’attente peuvent atteindre 2 ans.
Le dispositif d’information et de sensibilisation passe par un numéro Vert : le 0800 541 541 (appel gratuit). Un site internet est également à disposition du grand public. Outre de nombreux témoignages vidéo (donneur, couple receveur, médecins…), toutes les informations médicales et juridiques sur le don y sont accessibles.