La lutte anti-dopage est-elle une atteinte à la vie privée des sportifs
La question, inédite, est posée hier (6/11) à un tribunal belge qui doit se prononcer sur une affaire opposant Andreï Kashechkin, coureur cycliste professionnel, à l'Union Cycliste Internationale (UCI).
Le Kazakh a été convaincu de dopage par transfusion sanguine lors d'un contrôle inopiné le 1er août dernier. Son avocat belge, Luc Misson (voir plus bas), argue que le contrôle est contraire à l'article 8 de la convention européenne des droits de l'homme, qui protège la vie privée.
C'est donc l'ensemble de la lutte anti-dopage qui pourrait être remise en cause si le tribunal donnait raison à Kashechkin. Et il est possible que la décision du tribunal aille dans le sens du coureur si elle admet que le contrôle anti-dopage est une intrusion dans la vie privée, intrusion qui ne peut être réalisée que par une autorité publique.
Ce que ne sont pas les médecins de l'UCI. De plus, cette intrusion doit être faite avec l'accord de la personne, accord inexistant dans la lutte anti-dopage puisqu'un cycliste ne peut refuser un contrôle.
Luc Misson a peut être trouvé la faille d'un système qui a déjà du mal à endiguer ce qui reste le principal fléau du sport.
On a l'oeil rivé sur la Belgique.
(Source: AFP)Extrait de la série publicitaire du Coq Sportif qui met en scène Frédéric Michalak (équipe de France de rugby) et un agent peu scrupuleux. Dans cette saynette, l'agent veut acheter du dopage sur internet sous les yeux fatigués de Michalak qui refuse de se doper. Rappelons que la publicité n'est que de la fiction.
Kashechkin s'est retrouvé bien placé dans plusieurs courses d'ampleurs comme le Tour de France (chez les jeunes), le Tour d'Espagne, le Paris-Nice. C'est un ami d'Alexandre Vinokourov exclu du Tour de France pour dopage. (wikiibo)
Luc Misson, l'avocat de Kashechkin est connu pour avoir gagné le procès qui opposait Jean-Marc Bosman, alors footballeur du FC Liège à son club. Cette décision appelée l'Arrêt Bosman, a révolutionné l'Europe du football en autorisant les clubs à engager autant de joueurs originaires de pays de l'Union qu'ils le souhaitent. Avant cette affaire, les clubs de football n'avaient le droit qu'à 3 joueurs étrangers par équipe, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. (wikitopo)