L'armée thaïlandaise durcit le ton

Citation :

jeudi 21 septembre 2006, 16h05
L'armée thaïlandaise durcit le ton

BANGKOK (Reuters) - L'armée thaïlandaise, qui a pris le pouvoir depuis deux jours, a interdit toute réunion ou activité politique, tandis que l'opposition a demandé aux putschistes d'apporter rapidement les preuves de leur volonté d'un retour à la démocratie.

"Pour assurer le fonctionnement de la monarchie constitutionnelle après la mise en application de réformes, le Conseil de réforme politique ordonne à tous les partis de mettre fin à leurs réunions et à leurs activités politiques", ont annoncé les militaires dans un communiqué lu à la télévision.

L'armée a également demandé aux médias nationaux leur "coopération", de façon à "restreindre, contrôler, arrêter ou supprimer des informations qui pourraient avoir un effet sur la monarchie constitutionnelle".

"Nous leur demandons de coopérer pour ne pas présenter d'articles, de remarques ou d'informations qui mettraient à mal les réformes démocratiques", a déclaré Kritpong Rimcharonepak, responsable du ministère de l'Information.

Le général Sonthi Boonyaratglin, à la tête des militaires, a indiqué mercredi qu'un nouveau Premier ministre civil serait nommé dans un délai de deux semaines, au terme duquel l'armée se retirera. Il a ajouté qu'il faudrait un an pour rédiger une nouvelle Constitution avant la tenue d'élections.

Mais le chef de file de l'opposition, Abhisit Vejjajiva, a demandé l'avancement de la date du scrutin.

"Nous sommes convaincus qu'ils ne veulent pas rester au pouvoir, et que leur tâche est de remettre le pays sur la voie démocratique", a-t-il déclaré dans un entretien à Reuters. "Mais ils doivent le prouver, et le plus vite possible."

"Le pays doit maintenant aller de l'avant, et la meilleure manière, c'est que les chefs putschistes rendent rapidement le pouvoir au peuple et mettent en application les réformes qu'ils ont promises", a-t-il ajouté, proposant le déroulement d'élections dans les six mois à venir.

THAKSIN RESIGNE?

L'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, arrivé à Londres mercredi, a lui aussi appelé à la tenue rapide d'élections, tout en assurant qu'il comptait pour l'heure profiter d'un "repos mérité".

"Il espère que le nouveau régime organisera rapidement des élections générales et continuera à maintenir les principes de la démocratie pour l'avenir de tous les Thaïlandais", lit-on dans un communiqué, écrit par son secrétariat.

L'ancien Premier ministre, résigné, semble avoir accepté la nouvelle donne, assure son entourage en Grande-Bretagne.

Mais les observateurs thaïlandais se gardent bien d'exclure du jeu politique Thaksin, élu pour la première fois Premier ministre en 2001.

Dans les campagnes, Thaksin reste extrêmement populaire, en raison des programmes sociaux qu'il y a développés.

"Le coup d'Etat a finalement peu d'importance parce qu'en cas de nouvelle élection, Thaksin sera encore vainqueur", assure Dao Khempanya, 65 ans, paysan dans les rizières de Nakon Pathom, 50 km à l'ouest de la capitale.

"S'il vous plaît M. Thaksin, revenez et nous vous réélirons!", continue-t-il dans un sourire.

A Bangkok, où l'opposition au Premier ministre déchu est la plus vive, la vie a repris son cours. Les rues de la capitale ont retrouvé leur niveau de circulation habituel.

A la Bourse de Bangkok, les valeurs ont chuté jeudi de 4,2% à l'ouverture mais sont remontées en fin de journée, pour terminer à 1,42% en dessous du niveau de clôture de mardi, un niveau bien supérieur à celui redouté dans un premier temps par les analystes.

Je suis de tout coeur avec toi Patrick. J'espère que cela va bien ou tu es.
Comme ça a l'air de se calmer....